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Note pour plus tard: ne plus jamais travailler avec la prêtraille de Kaslik


J'aurais dû m'en douter dès la première poignée de mains. J'avais en face de moi le bâtard parfait entre un loukoum et un boudin noir. Un truc tout mou et glissant. Faut toujours se méfier de ça. J'aurais dû m'écouter. Faut savoir dire 'non' dans la vie.


Ne plus jamais travailler avec des curés, parce que déjà, le travail, ils ne savent pas ce que c'est. Je parle surtout du travail des autres, évidemment. En décembre 2013, je me suis embarqué dans une aventure qui m'aura pompé une énergie de dingue: faire un livre. Je ne le savais pas, mais j'allais me travestir en Don Quichotte se battant contre des putains de moulins à vent. Moi le mec qui aime les choses bien faites, selon un timing préétabli. Là, j'ai mené une bataille contre du vide. Vraiment, chers amis auteurs ou photographes, si l'envie vous prenait de publier un livre avec les curés de Kaslik, réfléchissez-y à deux fois. N'y allez pas. Le seul et unique objectif de ces lignes est de vous éviter de perdre du temps.

Ne plus jamais travailler avec des curés, car répondre à des mails, ils ne savent pas faire. Que ce soit les curés ou la chaussette molle qui sert de doyen. Perdre du temps, c'est aussi envoyer des dizaines de mails qui restent sans réponse. Je pourrais écrire un nouveau livre rien qu'en compilant les mails que j'ai envoyés. Ah la la, j'ai tout essayé. Le mail mielleux (en me disant que flatter et caresser dans le sens de la tonsure est ce qui marche toujours le mieux quand on fait croire au destinataire qu'il est très important), ça ne marche pas. Le mail informatif, ça ne marche pas. Le mail corrosif où je ne cache pas mon agacement et où j'implore Saint-Glinglin, ça ne marche pas (je sais que ça a quand même été mal pris, donc que cela a été lu), le mail... j'ai tout essayé. Taux de réponse: 8%.

Ne plus jamais travailler avec des curés, car ils sont les maîtres du temps. Forcément, ils s'en foutent, ils ont toute l'éternité divine devant eux, ils ne sont pas payés au chiffre. Attendre que ces loukoums de l'ordre maronite élisent (ou reconduisent) les doyens des universités catholiques, délai pendant lequel aucune décision ne pouvait être prise, même pour acheter des trombones. Totalement surréaliste, immensément grotesque. Le Liban, c'est vraiment la sainte école de la patience.

Ne plus jamais travailler avec des curés, parce que déjà, ça fait des années que je ne peux pas les encadrer, bien drapés dans leur mélange de supériorité et de bondieuserie. Sur la carte, Loukoumland est placé sur une faille spatio-temporelle où le temps est différent, où personne ne semble avoir le pouvoir de prendre des décisions. Mais comme je crois en une entité supérieure qui guide mes pas (non, je déconne), je tiens ma langue pendant des mois et des mois, alors je n'ai qu'une envie, c'est d'insulter publiquement, de dire les choses, de rabaisser les minables là où ils devraient rester. Avec mes mimis de poussière sous un tapis moisi.

Ne plus jamais travailler avec des curés, car indépendamment de ma petite personne, ils ne respectent pas grand monde. A commencer par mon ami Samir au sujet duquel j'ai écrit le livre en question. Même lors de la cérémonie commémorative, ils ont réussi à se planter sur sa date de naissance et à confier le design de la "plaque" en plexi à un débutant pas fichu de centrer son nom. Bande de branquignoles. Samir, mon très cher ami, on l'a fait quand même de sortir ce livre de l'imprimerie. De là où tu es, je me demande si tu as suivi ce development hell (qui n'est alors pas fini), toi l'athée qui ne portait pas vraiment les curés dans ton cœur (ça, ils n'en ont pas conscience, mais bon...). Et oui, tu étais un homme censé. Les inutiles et les médiocres, tu en avais une sainte horreur.

Ne plus jamais travailler avec des curés, parce que voyez-vous, pour eux, commercialiser un livre pour lequel ils ont tout de même déboursé une jolie somme n'a aucune importance. Ils sont au-dessus de ça. Pourquoi distribuer et vendre un livre, hein? C'est con tout de même de vouloir vendre un livre, non mais quelle idée. Par exemple, je n'ai jamais pu rencontrer ou avoir un contact avec le père Maroun Kaddoum, le responsable du département d'édition. Un comble quand même. A croire que l'USEK est plus opaque que le Hezbollah. Ce bon gros pépère a décidé de boycotter les numéros ISBN. Dans un mail, un jour, je découvre donc que cet fantomatique personnage n'a enregistré aucun livre publié en 2017 et en 2018, et ne compte pas le faire d'ici 12 mois. Sans aucune raison. Sérieusement, c'est qui ce clown? Je vous le dis, n'y allez pas. Sortez-vous de la tête de vouloir publier un livre là-bas. Moi, si on m'avait dit d'entrée "Ecoute David, on fait des livres, mais surtout, on ne veut surtout pas les vendre", qu'aurais-je fait à votre avis? Eh les gars, fallait le dire tout de suite si vous vouliez saborder le projet, ça m'aurait éviter cinq ulcères!

Ne plus jamais travailler avec des curés et surtout ceux de Kaslik (je crois que vous aurez saisi le message essentiel de ce post), car vous perdrez vos nerfs et votre foi en l'humanité.

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