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J’ai testé Uber (au Liban)



Déjà une semaine à Beyrouth. Sans mon appart, sans ma voiture. Une première en 18 ans. Du coup, j’ai goûté – quasiment pour la première fois – la vraie vie de piéton à Beyrouth. Et contrairement à ce que j’ai cru de longues années, il est possible de marcher dans cette ville. C’est pas l’idéal, mais c’est possible. Faut un peu de courage, mais c’est jouable. Et puis pour les trajets un peu plus longs, j’ai pris des taxis et des taxis-service. Une longue histoire de désamour, ça… Mais voilà, il fallait bien essayer autre chose.

Alors voilà, j’ai testé la bête: Uber au Liban. Le pays où règnent les compagnies de taxi privées, du genre Schumacher Taxi, Jesus Taxi ou autre Glandu Taxi. Ce soir-là – disons plutôt cette nuit-là, il était presque trois heures du matin –, j’ai donc essayé Uber. En pointant ma destination, un coin un peu paumé (il faut bien l’avouer), sur les hauteurs de Rabieh.

En lançant l’application, pas de voiture à proximité, mais l’application m’indique qu’un chauffeur pourrait être là en 21 minutes top chrono. Je commande.

1. Dix minutes plus tard, un gars appelle pour savoir si c’est pas une blague et si je veux bel et bien un taxi. Je confirme.

2. Quinze minutes plus tard, il rappelle parce qu’il ne sait pas quelle route prendre après avoir quitté la route principale qui monte vers Bikfaya.

3. Dix minutes plus tard, il appelle à nouveau parce qu’il y a deux endroits pour l’entrée du patriarcat grec-catholique (là j’avoue, pas évident de dire patriarcat grec-catholique en arabe), et que le virage suivant est sur la gauche t non sur la droite comme indiqué.

4. Cinq minutes plus tard, il appelle pour dire que c’est bon et qu’il sera là très vite.

5. Dix minutes plus tard, il appelle une dernière fois pour dire qu’il est devant l’immeuble.

J’arrive. La belle et grosse Mercedes m’attend.

Habituellement (à Paris en tout cas), et c’est assez amusant après avoir utilisé les taxis services libanais pendant des années, les chauffeurs de Uber sont très polis et vous ouvrent la porte. Une fois à bord, le siège du copilote avancé et renversé vous procure espace et sérénité. Sans oublier la bouteille d’eau spécialement déposée là pour vous. Mais voilà, je ne suis pas n’importe où.

J’arrive devant la voiture. Le chauffeur fume une clope, le coude appuyé sur sa portière. Il marmonne en arabe un truc du genre «Putain fait chier, c’était le bout du monde ici». Certes, il n’a pas totalement tord, mais je m’en secoue la nouille de savoir qu’il n’est pas content, je veux rentrer chez moi. Je prends place à bord. Le siège devant moi est reculé au maximum, j’ai les genoux sous le menton. Je lui fais remarquer gentiment, il obtempère et avance le siège. Ouf. Pas de bouteille d’eau, tant pis, j’avais pourtant sacrément soif. Pas de flotte mais une bonne odeur de tabac froid. Miam.

Sur le chemin du retour (que je lui indique à chaque carrefour), il baille. Une fois, deux fois, trois fois. Je me cramponne à l’accoudoir dans les virages. Beyrouth approche, nous y sommes presque… Je ne mourrai pas cette nuit-là. Il s’arrête enfin devant l’immeuble de l’amie qui m’accueille durant ces quelques jours à Beyrouth. Ne m’attendant pas à ce qu’il descende comme le font les chauffeurs parisiens, j’ouvre ma porte et dis au revoir. Pas de réponse. Il repart se coucher.

Je ne sais pas s’il existe un cahier des charges ou une charte de bonne conduite à respecter pour les chauffeurs de cette entreprise florissante. Mais au Liban, ils ont dû se t*****r le c*l avec.

PS: et puis j’ai aussi testé la connexion Internet. Le gag, Internet.

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