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Un brin de Causette



Il n’y a pas que Charlie ou Libé dans la vie. Il y a aussi Causette. En janvier dernier, j’envoyais aux rédactions pour lesquelles je jouais au correspondant depuis des années une simili lettre de démission (bein oui, en tant que pigiste, on ne peut pas vraiment appeler ça une démission). A l’instant où j’appuyai sur Enter pour envoyer ces mails, un grand soulagement m’a envahi. J’étais las. Las de l’actualité du Proche-Orient et surtout las de la manière dont ce beau métier – le journalisme – était pratiqué. Rares étaient mes articles que je prenais plaisir à relire tant le news est le parent pauvre de la pensée. Toujours plus d’instantanéité, toujours moins de recul. C’est valable pour 90% des organes de presse. Heureusement, à Beyrouth, j’avais encore quelques lectures qui me faisaient réfléchir. XXI, pour n’en citer qu’une. Alors c’est vrai, pendant des années, j’ai eu la chance de collaborer avec des journaux hyper réglo, mais voilà… Un jour, la flamme s’éteint.

Retour à Paris. Un jour, chez ma chérie, je découvre un magazine quasi sans pub (2 options: soit c’est très bon signe comme pour XXI ou Le Canard, soit c’est très très mauvais signe parce qu’ils n’ont pas une thune et qu’ils vont mettre la clé sous la porte). Un magazine dont les couvertures m’amusent (mention spéciale à celle avec la dinde, bravo la graphiste). Un magazine dont le ton m’enchante, mélange d’irrévérence et d’information. Moi, j’aime quand un même journal me parle de cunnilingus et des rapports enfants/parents à trois pages d’intervalle. Un magazine qui ferait du bien à certaines de mes connaissances un peu coincées du bulbe (et d’ailleurs). Un magazine qui m’a fait hurler de rire en lisant un test sur le sexisme bienveillant des mecs (ou un truc dans le genre) et dont la 3e option était systématiquement «Patate direct!». Une magazine qui... Bref.

Alors ce matin, en lisant un papier sur la «la galère des réfugié(e)s homosexuel(le)s» au moment de mon petit café du matin, je me suis dit «merde, faut leur dire, faut écrire à cette équipe qui fait un super boulot que son boulot est super». Alors je leur ai écrit un mail. Je sais combien c’est important, quand on écrit ou que l’on anime une rédaction, d’entendre que son travail est apprécié. Alors moi je vous le dis, Causette, c’est pas un «magazine de (ou pour) bonnes femmes hystéro-féministes». C’est juste un magazine intelligent.

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