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Maux, mots et Marimo



Ce matin, une bonne nouvelle m’a donné le sourire. Simplement parce que je me dis que j’ai eu tort. Tort ces derniers mois de mettre tout le monde dans le même sac, tort de cracher sur ce journalisme parisien étriqué et sans passion, sur ces journalistes qui se prennent pour des divas alors qu’ils ne sont rien, sur cette «grande» presse qui ne sait plus sortir de sa zone de confort, sur ces petits fonctionnaires qui ne répondent pas aux mails en juillet-août parce que, vous comprenez, c’est les vacances, c’est sacré, faut pas déconner, on est en France tout de même.

Tout cela n’a pas d’importance en réalité, ce n’est pas de ce petit monde qui tourne sur lui-même que viendra la lumière.

Oui j’ai eu tort, mais je m’en suis heureusement rendu compte. Fallait bien que je me dise que non, que ce n’était pas possible que ces fossoyeurs aient fait main basse dans sur ce beau métier. Alors je suis parti à la découverte d’une autre presse, à la découverte de journalistes qui réfléchissent sur leur propre profession et sur ses maux (il y en a, mais ce n’est pas chez Marianne, Libé, BFM, Canal+ ou au Figaro que vous les trouverez), à la découverte de magazines écrits par des passionné(e)s. Et il y en a plein. Certes, ils n’ont aucunement l’assurance de sortir leur canard un an plus tard: ça se saurait, ce n’est pas en presse écrite qu’on fait des millions, ce n’est pas en presse écrite qu’on assure ses arrières pour le futur. Regardez la malheureuse Causette qui demande à ses lectrices (et à ses lecteurs) une petite pièce pour ne pas couler avant la fin de l’année, ça fait mal au cœur. Monter et faire vivre un journal, c’est une aventure magnifique. Mais dure. Mais magnifique.

Cette semaine, je vous invite donc à vous plonger dans les mots du tout premier numéro d’un magazine monté par deux copines, Adeline Marteil et Ingrid Mengdehl. Deux graphistes bourrées d’idées. Il s’appelle Marimo, il est biannuel, bilingue, bicéphale et bigrement beau. Il parle de cinéma d’animation, en 2 et en 3D, de Paris à Bristol en passant par Los Angeles, Tokyo et Beyrouth. Beyrouth? Tiens tiens…

Ce premier numéro est axé sur un thème: Home Sweet Home. Un sujet complexe que ce Home, un sujet que j’ai souvent abordé sous plein d’angles différents, moi l’ancien petit soldat de l’armée des correspondants de presse au Proche-Orient. Je le sais moi-même, c’est parfois compliqué de savoir vraiment où se trouve son propre home. Une question que je me poserai longtemps encore, je pense, car je n'ai aucune certitude sur le mien.

Alors allez-y, courez acheter Marimo, rentrez dans votre home à vous, faites-vous un café corsé, installez-vous près d’une fenêtre et lisez-le. Pourquoi une fenêtre? Parce que c’est toujours mieux de découvrir l’encre, les couleurs et le papier à la lumière naturelle, parce que si Peter Pan passe par là, vous pourrez lui dire deux mots de ma part.

En attendant, je vous laisse avec ma petite contribution au sommaire de ce nº1. J’y parle de Bidayyat For Audiovisuel Arts, une ONG syrienne installée à Beyrouth. En 2016, cette petite structure a produit deux films d’animation, The Boy and The Sea et Yaman. Des films conçus par des réalisateurs sans home justement, à cause de la putain de guerre dans leur pays.

Bidayyat n’a que des bouts de ficelle pour fabriquer ses films, mais ce sont tous des passionnés. Comme ces patron(ne)s de presse en herbe qui ont bravé l’impossible pour faire naître leur journal. Ce sont elles, ce sont eux, les vrais ouvriers de la passion.




Et pour celles et ceux qui sont à Paris jeudi prochain, le 26 octobre, passez par le 104 pour la soirée officielle de lancement du magazine, ça fera plaisir à tout le monde!


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