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A mon pote de gauche



Salut habibi.

Toi et moi, on s’est fait enfler au premier tour. Moi, faut que je te le dise, je l’ai (doublement) mauvaise. Je me suis tellement fait enfumer par les sondages (de mon plein gré, c'est ça le pire) qu'au moment de mettre mon bulletin dans l’enveloppe, j’ai mis celui de Mélenchon au lieu de celui de Hamon. Pardon Benoît, toi qui étais le seul à parler avec intelligence de beaucoup de sujets, à commencer par la Syrie, toi qui a été le seul à oser mentionné qu’il serait peut-être intelligent de se pencher sur la mère de toutes les batailles (aka la reconnaissance de la Palestine)… Toi qui, toi qui… Si tu es tombé si bas, c’est aussi à cause de moi. Comme beaucoup, j’ai bêtement «voté utile». Faut me comprendre, je ne voulais tellement pas d’un second tour Le Pen vs. Fillon, Macron vs. Fillon. Ou d’un Le Pen vs. Macron.

Alors voilà, depuis 13 jours, du matin au soir, on nage en pleine fable de La Fontaine. Tu ne la connais pas celle-là? Elle s’intitule La tanche et la morue. Demain, nous aurons un choix de merde, entre droite et extrême-droite. Mais demain, il y aura d'abord une digue qu'il faudra protéger coûte que coûte. Faut jouer le jeu, la VIe République n’est pas encore là, faut donc composer avec les règles de la Ve. A la télé, à la radio, je t’entends partout, drapé dans ton mélange bien à toi de doutes et d’orgueil. Avec ton dégoût et tes hésitations. Tu ne voteras pas.

Tu te prends pour qui? Sérieux? Tu n’as pas envie de mettre tes mains dans le caca et de voter vraiment contre Le Pen? Moi demain, je voterai Macron sans envie mais sans hésiter. Tu crois certainement que de toute manière la morue ne passera pas, avec sa vulgarité et sa bêtise, suite sa prestation suicidaire du débat d’entre deux tours. Tu as probablement raison, elle ne prendra pas la place du loukoum à l’Elysée. Mais même si j’ai envie de faire comme toi sur le principe car je ne veux ni de l’un ni de l’autre, j'irai faire le sale boulot.

Je ne suis pas là pour te faire la morale, t'es grand, tu fais ce que tu veux. Mais, s’il te plaît, ne viens pas me casser les couilles dans les semaines et les mois qui viennent, que ce soit au moment des législatives ou après l’été pour la fameuse «rentrée sociale». Ne viens pas me faire des leçons sur la démocratie. Vraiment habibi, skot.

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