Cela fait maintenant 19 ans que nous nous sommes croisés pour la première fois. A Beyrouth bien évidemment. Je faisais un long intérim à l'Université libanaise, Gilles Kraemer venait y orchestrer une formation de journalisme, lui qui travaillait alors au CFPJ. C'est là que j'ai rencontré ce maître es humour pince-sans-rire, cet esthète du bon mot et de l'imitation ciselée.
Gilles Kraemer publie son premier livre en 2002, une étude sur la presse francophone en Méditerranée. Il partira du CFPJ (lui qui imitait si bien la directrice) pour aller travailler trois ans à Ramallah en tant que co-directeur du centre culturel franco-allemand. Il tirera de cette expérience un livre, le premier d'une très belle série: Jours tranquilles à Ramallah qu'il publie chez Riveneuve en 2008. Parallèlement, il mène son association, Omar Le Chéri, dont les membres donnent des ateliers d'écriture journalistique un peu partout dans le monde. Il file ensuite à Sarajevo quelques années, où il sera à l'origine d'un record du monde (à force de côtoyer des Libanais, ça devait arriver) avec la plus grande planche de bédé, tendue sur un marché couvert. La planche nº13 tirée de la bédé qu'il a scénarisée, Le tombeau perdu d'Alexandre Le Grand. Après toutes ces années passées hors des frontières (pérégrinations qui ont même commencé pendant l'enfance), Gilles se réinstalle à Paris où il reprend petit à petit la maison d'édition Riveneuve.
Bombardé directeur de collection dès 2008 au sein de cette vénérable maison d'édition pour la série des Jours tranquilles à..., il nous demande, à Nathalie Bontems et à moi-même, de pondre le deuxième volet de la série. Beyrouth après Ramallah, donc. Nous lançons Jours tranquilles à Beyrouth à la gare ferroviaire de Mar Mikhaël en mai 2009. Fantastique souvenir, je vous invite à réécouter l'enregistrement de plusieurs extraits.
Après quelques aventures extra éditoriales à cause de charmantes éditrices à Beyrouth, je viens à nouveau de tomber dans les bras de mon partner in crime. Mon prochain livre sortira chez Riveneuve, nous en reparlerons très très bientôt. Comptez sur moi.